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Annedda - Ultime verdict

 

 

ANNEDDA : Ultime verdict !

 

L’annedda est un conifère poussé dans la région de Québec actuel dont les feuilles et l’écorce furent utilisées pour préparer une décoction qui sauva l’explorateur Jacques Cartier et son équipage d’une épidémie de scorbut durant l'hiver 1535-1536. On discute encore aujourd'hui l'identité précise de l'espèce.

Cartier et l’annedda

En 1535, l’explorateur français d’origines bretonne Jacques Cartier et ses hommes s’installent pour hiverner aux abords de l’actuelle rivière Saint- Charles, dans la région de Québec. Ce premier hiver est très rude. En décembre 1535, se font sentir les premiers signes d’une épidémie de scorbut, issue de la carence alimentaire de l’équipage prisonnier de l’isolement et du froid.

Vers la mi-février, presque tous les hommes en souffrent. La ‘grosse maladie’ terrible comme décrite par Jacques Cartier, se caractérise par de nombreuses ecchymoses, des jambes et bras enflés, des gencives purulentes, des dents déchaussées… Vers la mi-mars, des 110 hommes de Cartier, 25 meurent de la maladie et le sort des survivants est désespéré.

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Puis, les survivants  obtiennent de Domagoya, un iroquoien établi sur les bords de la rivière Saint-Charles, un remède. On leur fait boire une infusion en pilant des aiguilles et des écorces des rameaux d’un arbre et en faisant un breuvage chaud. Les effets sont spectaculaires. Après avoir bu deux ou trois fois ce breuvage, les premiers volontaires se récupèrent et sont guéris. Et après huit jours, non seulement tous les moribonds qui souffrent du scorbut, ressuscitent, mais Cartier rapporte également que ceux qui souffraient depuis des cinq, six années de vérole (syphilis) en sont guéris.

 

Débat sur l’annedda

Ce sujet était étudiés par innombrables auteurs (surtout historiens, botanistes, ethnologues), mais  la plupart, par précaution, citaient toujours plusieurs espèces de conifères correspondants qui poussaient aux alentours de la région de Québec.

Actuellement,  il y a trois ouvrages connus qui déterminaient l’identité précise de l’Annedda, soit Cèdre blanc (par  Jacques Rousseau, 1954) 1, Sapin baumier (par Jacques Mathieu, 2009)2 et Pin blanc (par Berthier Plante, 2016)3.

 

Pour tous ces personnes, détails, événements historiques etc., on peut consulter ces trois ouvrages et leurs références.

Ici, en résumé, on examine seulement des éléments-clés primordiaux sur ce sujet.

 

1- Le premier critère descriptif  « un arbre aussi gros et aussi grand » décrit par Jacques Cartiers.

Cet arbre impressionnait Jacques Cartier. Cependant, cette description  était complètement écartée par les deux premiers ouvrages, aussi par plusieurs études sur ce sujet!?

 

Le cèdre blanc ou thuya du Canada est un petit arbre de 15 à 20 mètres de haut avec un tronc de 40 cm de diamètre (dimensions qui peuvent atteindre exceptionnellement 30 m et 1,6 m respectivement)4.

 La sapin  baumier est un arbre de taille moyenne et peut atteindre une vingtaine de mètres de hauteur4.

 Le pin blanc en nature pure est le roi de la forêt, à cause de sa taille massive : sa taille moyenne est de 70 à 90 mètre à cette époque4.

 

Ainsi, à part ce pin, en disant « aussi gros et aussi grand » Jacques Cartier aurait-il désigné un autre arbre ?

En examinant cette description, le frère Marie-Victorin a opté le pin blanc ou une épinette pour l’annedda ! 1

 

2- Le deuxième critère aussi de « taille » était abordé :

La circonférence de trois brasses de l’Annedda (environ cinq mètres) a été rapportée1,3.

Seul le pin blanc se distingue en taille parmi ces conifères.

 

3- Le troisième critère : Annedda secrète une gomme blanche.1,3,5

Le thuya occidental, seul prétendant de notre flore au nom de « cèdre », ne secrète pas de gomme blanche. Donc, il est à écarter absolument d’après plusieurs botanistes.

 

En premier vu, le premier ouvrage avait beaucoup d’influence dans les médias, à cause de la réputation internationale de l’auteur, un pilier du domaine botanique des années 50, bien que certains éléments descriptifs précis ne coïncident pas du tout. Maintenant, plusieurs botanistes se sont relevées et critiquaient ouvertement cette conclusion hâtive et imprudente. Voire des critiques sévères tels:

 « On a longtemps cru que l'Annedda était en fait le Thuja occidentalis, mieux connu sous le nom de cèdre blanc.

Cependant, on sait maintenant  que cette essence est toxique. Si les marins malades de Cartier  en avaient consommé, ils n'auraient pas retrouvé la santé, mais seraient probablement décédés »5

 Cet ethnobotaniste a exagéré la toxicité du cèdre blanc mais il avait peut-être raison : aucun lien connu en médecine entre la toxicité du cèdre blanc (neurotoxine) avec l’aménagement du scorbut, donc, sa consommation n’aide pas à améliorer l’état critique de scorbut. Son effet final est probablement fatal.

 

Le deuxième ouvrage, plus récent, subventionné par le Québec et la France, c’est un bon livre dans le sens d’un roman policier historique. Il semble que les auteurs aient omis plusieurs éléments de preuve, commis les mêmes erreurs concernant les éléments descriptifs et utilisaient les preuves scientifiques non crédibles pour arriver à la conclusion. Malgré la participation d’un pharmacologue, l’appui des preuves de la science de santé rapporté était déficient.

 

Seul le troisième ouvrage, sans tambour ni trompette, publié par la Société d'histoire forestière du Québec et mis  gratuitement à la disposition du public, semble complet et correct.

À part des critères botaniques qui manquent souvent  d’exactitude, le cœur de ce débat, c’est la science de la santé (médecine et pharmacologie) concernant les effets de guérison « miraculeuse » de l’Annedda contre la maladie de scorbut à l’état avancé : Il faut absolument reposer la question Pourquoi et Comment ? Ce qui va permettre de conclure et achever ce débat une fois pour toutes !

 

4- Le quatrième critère : Usage connu et reconnu des conifères pour traiter le scorbut

 

Il n’est pas facile de trouver les vraies informations concernant l’usage des conifères des peuples des premières nations pour traiter le scorbut, car innombrables documents ont attribués automatiquement le pouvoir antiscorbutique du cèdre blanc après des publications de Jacques Rousseau depuis des années 50. Jacques Rousseau lui-même a cité plusieurs événements historiques crédibles de l’usage antiscorbutique du pin blanc et aussi des autres conifères mais aucun pour le cèdre blanc. Les autres preuves botaniques, linguistiques etc. étaient contre ou très défavorables pour le cèdre blanc. Puis soudain, il a conclu que seul le cèdre blanc était Annedda ?!

C’était incroyable qu’un tel verdict  a pu s'imposer ainsi durant un demi siècle, comme si on vivait dans la Corée du nord, on se tait ou suit à la lettre la parole du « leader suprême ».

Il existe une  source d’information très crédible : CRC Handbook of medicinal herbs (Duke, J. A. et al., 2002) 6utilisée comme référence officielle du « National Plant Germplasm System » géré par Agricultural Research Service, United States Department of Agriculture. Dans ce document, il y a plusieurs niveaux de crédibilité pour chaque indication médicinale des plantes en Amérique du Nord dont:

- niveau F (signifie « Folk medicine », usage traditionnel rapporté)

- niveau 1 (le plus élevé ; signifie « Years of use and extensive, high-quality studies indicate that this substance is very effective and safe when used in recommended amounts for the indication”)

Pour l'indication « scorbut » :

- Sapin baumier, cèdre blanc : aucun usage reconnu ou connu pour le scorbut.

- Deux autres conifères : l’épinette blanche et la pruche du Canada sont connu pour usage traditionnel (classifiés au niveau F)

- Seul le pin blanc est classifié au niveau 1 (très efficace et sécuritaire).

 

5- Le cinquième critère : Teneur en vitamine C

La carence de la vitamine C cause le scorbut. Tous les professionnels de santé sont d’accord qu’il faut absolument de la vitamine C pour prévenir et aussi traiter le scorbut.

D’après les études préliminaires dans le passé, toutes les feuilles de conifère contenaient plus ou moins de la vitamine C.

Les résultats reportés par Auguste Mockle (Université de Montréal, des années 50  et pour le compte de Jacques Rousseau): le sapin baumier (Abies balsamea) (270 mg par 100g. de feuilles), le thuya occidentalis (45 mg par 100g. de feuilles), la pruche (Tsuga canadensis) (238.5 mg par 100g. de feuilles), le pin blanc (Pinus strobus) (31.5 mg par 110g. de feuilles) 1.

 

Jacques Rousseau avait raison de ne pas  utiliser ce critère pour désigner l'«annedda ». Il a annoncé clairement : « Ces données fragmentaires ne permettent pas d'indiquer avec certitude l'espèce la plus riche de vitamine C, (d'autant plus que la teneur varie d'une espèce à l'autre) mais elles nous justifient de conclure au moins aux propriétés antiscorbutiques de tous les conifères impliqués ».

 

Cependant, les auteurs dans le deuxième ouvrage utilisaient davantage ces résultats comme  premier critère  pour classifier les candidats potentiels : ce critère est un argument principal pour privilégier le sapin baumier, une bonne raison pour écarter le cèdre blanc et un seuil critique pour éliminer le pin blanc.

 

Avec les standards minimums actuels dans le domaine de sciences naturelles, ces résultats n’ont aucune valeur car les exigences minimales telles que  : publication examinée par les paires, processus d’échantillonnage, fréquence, méthode et appareillage d’analyse, etc. sont tous manquants.

 

Par contre, il existe une étude scientifique fiable de longue durée (de 1988 à 1991) sur la variation de la teneur en vitamine C du pin blanc, réalisée par plusieurs départements de Virginia Polytechnic Institute and State University7 démontrant que la concentration en vitamine C est très élevée en plein hiver du Sud (plus de 400 mg/100 g de feuilles, puis en baisse en été). On suppose qu’à Québec où l’hiver est plus rigoureux, le pin blanc réagit de même façon en produisant davantage de vitamine C.

Dans ce cas, il faut aussi réviser la classification des candidats potentiels en plaçant le pin blanc en premier rang au lieu de l’éliminer comme le fait de ces auteurs du deuxième ouvrage.

 

6- Le dernier critère : la présence des Proanthocyanidines (PAC ou OPC- oligomère proanthocyanidiques)

En fin, un seul critère nous permet d’expliquer scientifiquement la guérison « miraculeuse » en quelques jours du scorbut à l’état avancé et critique ou exactement à la phase agonique.

 

Ultimement, l’identité d’Annedda est lié à une maladie. Donc, seules les explications proviennent des sciences de la santé qui permettent une réponse finale juste et satisfaisante.

À la lumière des connaissances en pharmacologie et en médecine actuelle, on sait que le scorbut est une maladie du tissu conjonctif, qui est essentiellement constitué de collagène4.

La vitamine C qui « catalyse » le remplacement du collagène à partir des nutriments protéinés et en même temps le protège contre les agents oxydants agressifs lors de la synthèse en parallèle et en tout équilibre avec le processus de d’enlèvement et d’élimination des tissus de collagène usés, endommagée comme  dans tous les cycles de renouvellement de tissus et de d’organes du corps humain. 

En cas de carence en vitamine C, la synthèse du collagène s’arrête, mais malheureusement, le processus de sa décomposition ou sa dégradation continue jusqu’à ce que les symptômes du scorbut se manifestent par la faiblesse de tous tissus conjonctifs constitués de collagène : vaisseaux sanguins, peau, muscle, gencive etc. Donc, à l’étape avancée du scorbut, tous les tissus conjonctifs sont profondément dégradés causant le pourrissement de tous les organes : on voit la purulence de la gencive par un déchaussement facile des dents; la peau devient fragile (ce qui cause des plaies et des infections). À l’intérieur du corps, c’est la faiblesse générale, aucun tissu ne se tient ; les muscles sont sans force, les vaisseaux sanguins aux parois pourries ne gardent plus le sang (hémorragie). Cela entraîne une mort certaine, une fois l’hémorragie atteint le cerveau, ce qui ressemble à un accident vasculaire cérébral.

 

En effet, le processus de renouvellement (turnover) de tous les organes demande du temps. Les études en médecine estiment que le corps humain renouvelle presque toutes les cellules environ tous les 15 ans8. Une vraie guérison du scorbut (remplacer tous les tissus pourris et endommagés) nécessite donc beaucoup de temps. Un peu de vitamine C dans le breuvage historique rapporté permettait seulement de redémarrer le processus de renouvellement des tissus conjonctifs à un rythme normal. La rémission d’un état avancé du scorbut après quelques jours de traitement avec le breuvage contenant uniquement de la vitamine C était impossible, même s’il y en a une tonne. Car aucune substance ou vitamine n’est connue comme étant capable d’accélérer considérablement le rythme de ce renouvellement. Il faut absolument une autre substance qui réagit autrement pour arriver à « guérir » presque instantanément une si grave maladie.

 

Après la découverte de la vitamine C et son lien avec le scorbut, les scientifiques ont aussi un consensus que la vitamine C ne peut pas réagir seule, elle a besoin d’un autre élément synergique, la « vitamine P », appellation proposée pour des flavonoïdes, qui guérissent le scorbut (malgré leur rôle important et vital, les flavonoïdes ne répondent pas à tous les critères d’une vitamine, l’appellation « vitamine P » n’est donc pas officielle,)9.

 

C’est le prix Nobel Albert Szent-Gyorgyi lui-même qui a entamé tout de suite l’étude sur les substances créant un effet synergique avec la vitamine C après sa découverte. Cette dernière l’a en même temps surpris et déçu, car il a trouvé que la vitamine C pure avait une activité « nulle » en comparaison avec le jus de citron concentré, riche en flavonoïdes. Même dans son discours à la cérémonie de remise de son prix Nobel, il a parlé davantage de la « vitamine P » que de la vitamine C.

 

Plusieurs scientifiques de renommée mondiale sont toujours d’accord avec lui. Par exemple, Regnault Roger, président de la chaire de biochimie du Conservatoire national des arts de Paris, en 1988, a proposé de classifier les flavonoïdes dans la catégorie « vitamine C2 », car ils constituent le deuxième facteur anti-scorbut irréfutable.10

                         

Ignorant toutes ces informations, plusieurs études en médecine ont continué à examiner exclusivement l’effet thérapeutique de la vitamine C sur le scorbut. Une simple conclusion a été tirée : l’usage minimum de 40 mg, voire une dose beaucoup moindre par jour assurait la guérison du scorbut moyennement sévère. Un dosage massif de 300 à 600 mg/jour ne sert à rien11. N’oubliez pas non plus que la guérison du scorbut dans les cas nécessitait beaucoup de temps, voire des mois de soins. Aucun record de 3 à 5 jours n’a été rapporté, même pour les cas très modérés.

Il faut donc absolument repérer un autre ingrédient-clé qui a permis de guérir l’équipage de Jacques Cartier dans un état si grave en si peu de temps, ce qui était un miracle comme celui-ci l’a déclaré. Jamais les hôpitaux à l’époque avec tous les moyens trouvés sur la terre ferme ne pourraient reproduire la guérison en un tel temps record avec la vitamine C, même pour les cas légers ou modérés.

 

De plus, tout le monde savait et était d’accord qu’à l’époque le jus de citron concentré a permis de prévenir le scorbut dans tous les bateaux de long courrier, une mesure appliquée partout après l’apparition de plusieurs cas de scorbut12. Le "premier test clinique historique" sur bateau en 1747 a été effectué par le docteur Lind qui a réussi en donnant deux oranges et un citron tous les jours aux malades dès les premiers signes de scorbut; cette méthode a permis à deux matelots de se récupérer après six jours. Pour être applicable et pratique, le jus de citron a été bouilli et concentré sous feu vif dans les réservoirs en métal, puis entreposés des mois dans les bateaux pour cet usage préventif, n’importe quel chef culinaire, biochimiste, nutritionniste, voire un étudiant du secondaire savent que ce concentré ainsi traité contient seulement des traces de vitamine C au moment de l’usage, à cause de la faible thermolabilité et de la sensibilité à l’oxydation de la vitamine C. Ainsi, à travers toutes ces preuves, on constate que le prix Nobel Albert Szent-Gyorgyi et les autres scientifiques ont eu tout à fait raison : quelque chose d’autre a fortement réagi, plutôt que la vitamine C toute seule.

 

Un autre personnage scientifique de réputation mondiale, profondément inspiré par la guérison incroyable de l’équipage de Jacques Cartier, est le professeur Jack Masquelier, doyen de la faculté de pharmacie de l’Université de Bordeaux (France), aussi professeur invité de la faculté de pharmacie de l’université Laval (Canada) durant des années soixante et soixante-dix. Il a réussi à identifier les ingrédients actifs ‘miracle’ puis a presque consacré toute sa carrière pour les étudier.

 

On peut lire dans le site Passeport Santé :

 « Plus de 400 ans plus tard, Jack Masquelier, de l'Université de Bordeaux, se rendit au Québec, plus précisément à l'Université Laval, pour découvrir ce qui, dans le pin, pouvait avoir sauvé les marins français. C'est ainsi qu'il identifia une classe de composés flavonoïdiques qu'il nomma pycnogénols, (connus actuellement sous le nom de proanthocynidines (PAC) ou d’oligo-proanthocyanidines (OPC)).

 Les OPC ont une affinité particulière avec le collagène, cette protéine qui forme l'essentiel des tissus conjonctifs de l'organisme, notamment la peau, les tendons, ligaments et cartilages, ainsi que la paroi interne des vaisseaux sanguins. Les OPC se lient au collagène et contribuent à préserver l'intégrité de la structure des tissus conjonctifs. Cela s’explique par leur activité antioxydante, mais également parce que les OPC inhibent la synthèse de certaines substances ayant pour effet de déclencher des réactions allergiques et inflammatoire » 13,14

 

Seules ces propriétés exclusives permettent d’expliquer la guérison presque instantanée du scorbut : les OPC renforcent tous les tissus conjonctifs, dont les parois des vaisseaux sanguins; ce qui permet de rétablir la circulation sanguine puis de redonner la force vitale au corps. On peut expliquer aussi que les membres de l’équipage de Jacques Cartier en phase agonique pouvaient réutiliser si vite leurs muscles pour se lever et marcher de nouveau grâce au renforcement des collagènes produits par ces substances.

Le scorbut est devenu un sujet scientifique désuet depuis longtemps. Mais une des dernières études sur ce sujet réalisée en 1979 par le professeur Masquelier et al. et intitulé « Action des oligomères procyanidoliques sur le cobaye en carence de vitamine C »15 a démontré une fois de plus l’effet des OPC sur le scorbut. En résumé, en cas de carence de vitamine C, les cobayes meurent très vite. Les OPC administrées permettent de prolonger exceptionnellement leur temps de survie, voire d’améliorer leur croissance pondérale.

 

(En lisant le journal de bord de Jacques Cartier, peu de monde se pose la question : « Pourquoi Jacques Cartier n’était pas malade ? ». Au moment de cet événement, il avait 45 ans, un viel homme, car en XVIe siècle, l’espérance de vie des hommes était de 40.5 ans. Pourtant il se promenait, rencontrait beaucoup de monde, alors que presque tout son équipage n’était plus capable de bouger et n’a qu’attendre la mort ! Il était certain qu’en temps normal, sa santé, son état physique n’étaient pas supérieurs à ceux de son équipage, les meilleurs loups marins à l'époque!

On est sûr d'une seule chose: le capitaine français avait un privilège : il buvait du vin plus régulièrement que tous les autres membres de l’équipage ! D’après d’innombrables études du professeur Masquelier et celles réalisées par d’autres chercheurs dans le monde entier, le vin est une source non négligeable d’OPC. Ce qui a été démontré et correspond nettement aux résultats de l’étude clinique cités ci-dessus : les OPC empêchaient le scorbut).

 

Dès lors, le professeur Masquelier est devenu pionnier dans la promotion de l’usage des OPC, non plus pour son effet contre le scorbut, mais pour leurs effets protecteur, antioxydant, anti-inflammatoire, etc. qu’il a découverts. Ces effets bénéfiques sur diverses maladies et anomalies sont toujours en étude partout de manière approfondie. L’utilisation des OPC est de plus en plus élargie grâce à ces études initiales, puis répandue dans le monde entier.

Maintenant, un des premiers héritages du professeur Masquelier, PycnogenoTM, devient une marque de produit de santé mondialement connue et vendue, surtout en Europe et aux États-Unis, avec un chiffre d’affaires de plus de 500 millions de dollars par an.

Si un pin a été choisi parce qu’il était nettement meilleur ou uniquement pertinent par rapport aux autres conifères abondants disponibles, l’utilisation de l’extrait d’écorce de pin est toujours en vogue et en expansion. Ainsi, le Pycnogenol® n’est pas unique au monde. Chaque région a son propre produit ou sa marque d’extrait d’écorce de pin : au Japon, le Flavangenol® est bien connu. La Nouvelle-Zélande impose sa présence avec l’Enzogenol®, l’extrait du pin Monterey le plus pur en Océanie. Au Canada, l’Annedda® se vante d’être original et authentique avec l’extrait du pin blanc millénaire.

En conclusion, on sait maintenant que les aiguilles de tout conifère sont plus ou moins riches en vitamine C. L’usage de tous est possible pour prévenir le scorbut ou le traiter en phase précoce. Divers usages traditionnels tels que ceux des tisanes ou des bières à base de conifères fabriquées en fonction de la disponibilité, du goût ou de l’expérience ancestrale, etc., ont démontré l’efficacité des conifères en alimentation, qui est comparable à celle de tous les agrumes, ou en général, de presque tous les fruits et légumes actuellement. Ainsi, on n'a plus besoin de rouvrir les débats inutiles sur ce sujet.

Seul le cas exceptionnel de l'équipage de Jacques Cartier nous pousse à chercher une explication scientifique acceptable, si on ne croit pas que c'était un vrai miracle de Dieu. Tous les débats précédents ne rendaient pas compte de cette situation. De plus, durant des siècles, ignorant l'histoire de Jacques Cartier, tous les traitements médicaux développés dans les hôpitaux ne permettaient jamais de reproduire ce "miracle" malgré tous les meilleurs moyens disponibles.

Enfin, seul le pin blanc nous apporte une réponse satisfaisante : ce conifère est le plus riche en vitamine C et la meilleure source en proanthocyanidines biodisponibles et assimilables; il se distingue donc de tous les candidats et permet d'expliquer scientifiquement la guérison miraculeuse du scorbut!

 

Bonne santé millénaire !

 

Par Julie Laforest *.

 Février 2017

 

Références :

1- Rousseau, J. L’annedda et l’Arbre de vie. Mémoire du Jardin Botanique de Montréal, No 31,  1954.

 

2-  Mathieu, J. Annedda, l’arbre de vie. Les cahiers du Septentrion, 2009.

 

3- Plante, B. L’annedda, l’histoire d’un arbre. Société d’histoire forestière du Québec. Hiver 2016.

 

4- Wikipedia : pour toutes les informations usuelles, générales, vérifiables et acceptables avec les références crédibles et fiables.

 

5-  Fortin, D.  « L’annedda ou "l’arbre de vie" : cherchez le conifère ». Continuité, n° 111, 2006-2007, p. 15-17.

 

6- Duke J. A. Handbook of Medicinal Herbs, CRC Press, 2002, p 774.

 

7-  James V. Anderson, Boris. Chevone*, and John L. Hess. Seasonal Variation in the Antioxidant System of white pine needles.

  Plant   Physiol. (1992) 98, 501-508.

 

8- Nothias, Jean-Luc. Pourquoi change-t-on de corps tous les quinze ans ? Le Figaro, 14 mai 2008.

 

9- Scarborough, H. Vitamin P. Biochem J. 1939 Sep- 33(9) 1400–1407.

 

10- Jensen, B., Anderson, M. Empty Harvest: Understanding the Link Between Our Food, Our Immunity and Our Planet. 2 nd Ed., Avery, 1995, pp 120-121.

 

11- Schultzer, P. On the saturation of a scurvy patient with small doses of ascorbic acid. Consideration of the daily human requirement. Biochem. J. 1937 Nov; 31(11): 1934–1938

 

12- Martini, E. Comment Lind n'a pas découvert le traitement contre le scorbut. Histoire des sciences médicales. Tome XXXIX - № 1 – 2005, 79-92.

 

13- Lefrançois, P. et Ruby, F. Oligo-Proanthocyanidine. PasseportSanté.net, 2007.

 

14- Masquelier, J et al. Stabilisation du collagène par les OPC. Acta Therapeutica (7) 1981 : 101-105.

 

15- Laparra, J., Michaud, J., et Masquelier, J. Action des oligomères Procyanidoliques sur le cobaye carence en Vitamine C. Bull. Soc.

Pharm. Bordeaux, 118 : 7-13, 1979.

 


* Dre Laforest, diplômée en Nutrition & Food Science, ancienne conseillère scientifique et cliente fidèle depuis toujours des produits de santé Annedda, a contribué son point de vue, sa version des faits sur Annedda.